Le conservatoire : la musique sur mesure

Erigé au pied de l'abbaye Sainte-Croix, spacieux, moderne, fonctionnel, équipé high-tech, le nouveau conservatoire intercommunal est un véritable poumon artistique pour le territoire. Visite en compagnie de son directeur depuis 1986, Christian Guillonneau.

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Une soirée de février... Alors que le vent et la pluie ont vidé les rues des Sables-d'Olonne, règne ici une rassurante activité. Présence lumineuse et animée au cœur de la nuit, dissimulée par les hauts murs de l'abbaye Sainte-Croix. Architecture épurée, le conservatoire de musique Marin-Marais étend sa longue façade de plain pied, recouverte en partie de pierres de taille, en écho à la bâtisse qui lui fait face.

À l'intérieur, un long couloir généreusement éclairé distribue de part et d'autre, de façon fonctionnelle, un centre de ressources et d'écoute, vingt salles de cours instrumentaux, deux de musiques amplifiées, quatre de formation musicale, et deux grandes salles pouvant accueillir jusqu'à 160 personnes, toutes parfaitement insonorisées. S'échappent, à l'ouverture des portes, des chapelets de notes dans une joyeuse harmonie.

Le conservatoire a emménagé dans ce nouveau bâtiment des Sables en novembre 2011. Christian Guillonneau, qui préside aux destinées de l'établissement depuis 1986, y a consacré une bonne partie de sa carrière, confie-t-il. Aujourd'hui, il ne cache pas sa satisfaction : "Nous avons un conservatoire sur mesure". Après avoir été à l'étroit de longues années dans les locaux vieillissants de l'abbaye, coincés entre le musée d'Art moderne et contemporain des Sables d'Olonne et la bibliothèque municipale.

Agréé par le ministère de la Culture "conservatoire à rayonnement intercommunal", l'établissement peut désormais s'exprimer à sa pleine mesure, accueillir des élèves de tout le canton - 565 en 2013-2014 - et remplir ses missions dans les meilleures conditions possibles. Ouverts de septembre à juin (hors vacances scolaires), du lundi au samedi, et parfois le dimanche pour les répétitions, ses murs résonnent souvent jusque tard dans la nuit.

La pratique collective, moteur de l'enseignement

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Violon, contrebasse, saxophone, trompette, hautbois, accordéon, basson, tuba... L'équipe pédagogique dispense un enseignement exigeant dans de nombreuses disciplines, aux amateurs et aux professionnels, des plus jeunes aux plus âgés. Le conservatoire a fait de la pratique collective l'élément moteur de son enseignement artistique, en grande partie en raison de son histoire. Il a en effet été créé en 1965 pour former les musiciens de l'Orchestre d'harmonie, avec qui les liens sont d'ailleurs toujours étroits.

"Cette pratique collective est indispensable pour devenir un bon musicien, martèle Christian Guillonneau. Tout comme se produire en public sur scène. La pression donne une autre dimension." Il existe aujourd'hui plus de trente classes de pratique collective au sein du conservatoire, avec des ensembles instrumentaux variés, des orchestres à vent, d'harmonie, à cordes, symphonique, des chorales d'adultes, d'enfants et d'adolescents, d'ateliers divers...

Pour permettre à ces artistes plus ou moins aguerris de se produire, ont été créés les Moments musicaux du mardi. Organisés presque toute l'année (hors vacances scolaires), ils sont une véritable vitrine pour le conservatoire des Sables d'Olonne qui peut y mettre en lumière son "savoir- faire". Des ensembles amateurs viennent également s'y roder aux exigences de la scène.

Les élèves sortent aussi des murs. "Concerts, conférences, master class, actions caritatives, animations, partenariats... nous organisons plus de 70 événements par an. Et nous avons totalisé 12 800 auditeurs en 2011-2012", se réjouit le directeur. "Par exemple, cette année, une centaine de nos élèves a participé aux Folles journées, associés à d'autres structures du département. Le contingent sablais était le plus important ! Et notre chœur d'enfants a donné, avec la Maîtrise de la Perverie de Nantes, deux concerts au printemps à Nantes et aux Sables."

Les ensembles amateurs

"Notre rôle est aussi de faire découvrir toutes les musiques, poursuit Christian Guillonneau. Nous n'enseignons pas un style en priorité. Bien sûr, on se sert de la musique classique comme base d'enseignement, car elle est la plus exigeante et la plus rigoureuse, mais nous allons volontiers vers le jazz, le rock, les musiques du monde, les musiques actuelles, etc."

Et de poursuivre : "Un conservatoire maintenant, ce n'est plus l'école de musique que l'on a connue il y a trente ans. Notre rôle s'est considérablement élargi. Au-delà des cours, nous devons favoriser la pratique artistique, la diffusion et la création, et animer une dynamique de réseau avec les autres acteurs culturels notamment en s'ouvrant sur la vie culturelle locale. Le conservatoire est devenu un véritable centre de ressources artistiques pour le territoire. Nous avons maintenant les locaux pour cela. La chorale Le Noura, qui est l'un de nos partenaires privilégiés, vient répéter ici. De même que les chorales Cantocéane, Arc-en-ciel, l'orchestre de jazz le Beach band..."

Les projets ne manquent pas... Le conservatoire sablais n'a pas fini de rayonner.

Texte : Séverine Le Bourhis

Photos : Virginie Barbé

 

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