Le Grand Palace aux Sables d'Olonne : un petit cinéma de quartier devenu grand !

Nouvelle programmation, nouveaux rendez-vous, tarifs aux plus bas... Créé au début des années 1900 aux Sables d'Olonne, le Palace, rebaptisé depuis le Grand Palace, connaît une deuxième jeunesse. Cinéma familial, indépendant et fier de l'être, il soigne sa clientèle et défend bec et ongles le cinéma, quel qu'il soit, populaire ou plus intimiste. Rencontre avec son bouillonnant directeur, François Lesuisse, 33 ans, et des tonnes de projets en tête.

Le Jeanne-d'Arc, le Stella, le Saint-Pierre, l'Aiglon, le Moderne et Jeune, François Lesuisse l'est par son âge, mais aussi par sa fonction bien sûr le Palace... autant de noms qui font à coup sûr écho dans la à la tête du cinéma qu'il a racheté à son père il y a un an. Pour mémoire des « vieux » Sablais. Las ! Tous ont disparu les uns après autant, il n'a rien d'un débutant. Car le cinéma, il est né dedans, les autres du paysage dans les années quatre-vingts... A l'exception se plaît-il à raconter. Les vieux habitués du Palace se souviennent d'un seul et unique, le Palace, devenu depuis le multiplexe le Grand certainement du petit François qui était déjà partout, en coulisses, Palace. Fondé au début des années 1900, rue des Religieuses petite main de la technique.

Depuis, l'adolescent est devenu grand, aux Sables-d'Olonne, il a connu diverses évolutions jusqu'à son a été sacré champion du monde de wave-ski en 2000, a travaillé déménagement en 2003, derrière Port Olona, dans un bâtiment neuf comme sculpteur pour de grands joailliers parisiens de la place et moderne. Cinq salles dont une dotée d'un écran de vingt mètres Vendôme... mais il n'a jamais abandonné le cinéma. Il est toujours pouvant accueillir trois cents personnes, dans des conditions de là, à l'accueil, un mot de bienvenue pour ses clients, et le regard confort maximales. Fauteuils club douillets, éclairage soigné, son partout, en bon chef d'entreprise. En compagnie de sa petite Lili, high-tech, système de projection évidemment numérisé... "Nous 4 ans... qui marche déjà sur les pas de son papa. avons voulu le top du top des équipements", lâche, pas peu fier, son jeune directeur François Lesuisse. "Nos plus petites salles sont plus grandes que notre grande salle de l'époque !" 

Une programmation renouvelée

Ce multiplexe, c'est un peu son bébé. "J'ai suivi le chantier de A à Z. Je connais tous les plans par cœur. J'ai travaillé dur pour faire le meilleur outil possible. Mon père a créé un petit diamant à l'état brut. Avec ma femme, nous sculptons aujourd'hui les facettes !" De fait, François Lesuisse a su saisir les opportunités et les progrès qu'offraient le numérique et la domotique. "Un investissement colossal", mais qui paye.

Depuis un an, il n'a de cesse d'impulser une nouvelle dynamique à travers une programmation dynamisée, renouvelée. "Il faut à la fois satisfaire la clientèle sablaise que je connais bien, et celle qui vient le week-end de Nantes, Cholet, Angers... Le cinéma doit être un carrefour d'âges et de couches sociales. Tout le monde doit se retrouver dans la programmation."

Aux côtés des blockbusters qui font recette, il programme désormais des films plus intimistes. Il multiplie les événements et les rendez- vous comme les "Cinexpressos" qui ont trouvé rapidement leurs habitués. Tous les jeudis, à 15 heures, moyennant un tarif unique pour tous, le public est invité à venir discuter après la projection d'un film - en V.O. s'il vous plaît ! - autour d'un café et d'une petite douceur. "Il s'agit de films qui ne rentrent pas dans le cadre de notre programmation habituelle. Des films plus pointus qui amènent l'échange. Il n'y a rien d'élitiste. Nous voulons juste apporter un peu de convivialité. Et nous allons essayer à l'avenir de faire venir des acteurs, des réalisateurs, des techniciens du cinéma ou des chroniqueurs."

Une fois par mois, le Grand Palace propose également un ballet ou un opéra diffusé dans les conditions du direct, accompagné, comme à l'opéra, d'une petite collation offerte à l'entracte.

Le cinéma appelle le cinéma"

Les enfants ne sont pas oubliés, avec les "Ciné-goûters" : un film suivi d'un goûter. Dès sa première, la formule a tapé juste : organisée fin août, à l'occasion de la projection en avant-première du film Turbo, pour fêter la fin des vacances, elle a réuni plus de trois cents enfants. Et tous les dimanches, nos chères têtes blondes se voient récompensées de friandises en échange d'un joli dessin.

Et puis, il y a les avant-premières - entre huit et dix par an - en présence de personnalités du cinéma ou du PAF. "Le cinéma appelle le cinéma, s'enthousiasme le directeur avec passion. La magie du cinéma n'est pas une expression galvaudée. Regarder un film à la télé, c'est regarder un timbre-poste par rapport à un écran de cinéma. Les émotions ne passent pas de la même manière !"

Programmation travaillée, clients chouchoutés et communication étudiée. Le Grand Palace prend assurément un nouveau virage. Et ça marche ! "C'est de l'artisanat. Je fais tout au feeling, je n'ai jamais fait d'école de management, confie encore François Lesuisse. Je suis simplement là, à toutes les séances et à l'écoute du public. Reprendre ce cinéma était une évidence. Il y a une histoire à continuer. J'en ai le devoir à l'égard des banques mais aussi de la ville. On est plus qu'un service public. Nous sommes ouverts 365 jours sur 365, y compris le soir de Noël. Nous faisons partie des derniers cinémas indépendants et nous souhaitons le rester."

cinema les sables d'olonne #2

Texte : Séverine Le Bourhis

Photos : Jacques Boulissière

Editions Kairos

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