Le rugby club sablais, ces gentlemen voyous au grand coeur

Fondé en 1945, le Rugby club sablais (RCS) s'est taillé un nom et une réputation dans le microcosme français de l'ovalie. Après de belles heures dans l'antichambre de la Nationale dans les années 70-80, il évolue aujourd'hui en Fédérale 3 et rêve de se hisser à nouveau en Fédérale 2.

Un sport de voyous pratiqué par des gentlemen." Aux Sables d'Olonne, le rugby est une vieille histoire qui remonte à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Il ne s'agissait à l'époque que de rencontres amicales disputées sur la grande plage. C'est en 1945 que Léo David, figure sablaise légendaire, fondateur du célèbre groupe folklorique Le Nouch, constitue, avec une poignée de passionnés, une section rugby au sein des Tigres vendéens. Cinq ans plus tard, Pierre Escalier et M. Breton, deux instituteurs éclairés, auront la bonne idée de créer une école de rugby. De ce vivier émergeront de nombreux joueurs de talent qui feront les belles heures du RCS en 3e puis 2e Division nationale. "Une génération exceptionnelle de joueurs !", se souvient admiratif Jean-Paul Denis, le président actuel du club. Coco Ribette, les frères Serge, Jacques et Gerard Vilaine, Jacques Ledoux, Serge Vrignaud, Jacky Chargedavoine, leur entraîneur Serge Jouglas, sont des noms qui font encore vibrer les coeurs des amoureux du ballon ovale. "Ce sont eux qui ont hissé le club aux portes de la Nationale 1 !"

L'ascension démarre vraiment en 1971-72. Le RCS monte en Fédérale 2 (F2), redescend en Fédérale 3 (F3) l'année suivante pour mieux remonter en F2 et s'y installer une bonne dizaine d'années. De cette époque, un match est resté ancré dans les mémoires. Celui disputé contre le Stade clermontois pour la montée en 1re Division nationale en 1976, à Saint-Junien. Score 16-9 pour les Auvergnats.

"Hélas ! les dirigeants de l'époque n'avaient pas anticipé la relève. En l'absence de jeunes, l'équipe a été rétrogradée par sanction administrative en F3", poursuit Jean-Paul Denis. L'arrivée de Pierre Gondet à la tête du RCS en 1985 redynamise le club et son école de rugby. Une nouvelle décennie suit pendant laquelle les rugbymen sablais jouent les premiers rôles en F3 sans pour autant parvenir à atteindre à nouveau l'étage supérieur. Depuis, ils font le yoyo. L'année dernière, ils ont réussi à se hisser à nouveau en F3 et à se sélectionner en demi-finale pour l'équipe 1, et quart de finale pour l'équipe 2, au championnat de France. Les seules défaites de l'année pour les deux groupes ! "L'objectif est aujourd'hui de se stabiliser pour viser ensuite la F2. La Fédération a réduit le nombre de clubs. A nous d'être meilleurs !", lance Jean-Paul Denis. Pour cela, "on prépare la relève assidument".

Avec 180 gamins, et grâce au travail des éducateurs Benjamin Abbadie et Enzo Violleau, et de tous les bénévoles, l'école de rugby est l'une des meilleures des Pays de la Loire. Le club s'est également doté d'un centre de perfectionnement pour les cadets et juniors. Et parce que le rugby est un sport de valeurs, où la solidarité a un sens, le club a lancé l'année dernière l'opération Scolar rugby avec les classes de CM1-CM2 des écoles sablaises, en partenariat avec la Ville des Sables d'Olonne. Tous les lundis soir, les bénévoles du club assurent à la fois un soutien scolaire et une initiation au rugby. Ils accueillent aussi par ailleurs des enfants autistes de l'Institut médico-éducatif. La preuve encore que nos rugbymen sont décidément des gentlemen au grand coeur ! Le RCS est bien décidé à encore faire parler de lui...

Texte : Séverine Le Bourhis
Photos : Antoine Martineau

Editions Kairos

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