François lesuisse, le magicien d'oss

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François Lesuisse sculpte un monde imaginaire en miniature et crée une ligne de bijoux en os et or incrustés de pierres précieuses digne des grands joailliers. Il exerce son art après avoir taillé des tikis géants dans des troncs d'iroko et surfé sur les plus belles vagues du monde...

Dentelle délicate d'une minutie inouïe pour Memento mori précieux ou fétiche malicieux au pétillant regard d'or, François Lesuisse, après avoir taillé des totems gigantesques en bois exotique pour le Vendée Globe, sculpte un monde imaginaire en miniature et crée une ligne de bijoux en os et or incrustés de pierres précieuses digne des grands joailliers.

C'est avant tout une histoire de passion, de vie car François Lesuisse est un passionné, et c'est avec l'énergie extraordinaire qui le caractérise qu'il crée des bijoux minutieux après avoir taillé des tikis géants dans des troncs d'iroko et surfé sur les plus belles vagues du monde. Retour sur le parcours atypique de ce sculpteur talentueux.

François lesuisse sculpteur 2

La passion de François Lesuisse pour l'océan et le surf l'amène tout jeune sur les plages du monde entier et c'est à 18 ans qu'il est sacré champion du monde junior de wave-ski à Florianopolis au Brésil en 1999. "Le sport et précisément le surf m'ont appris énormément sur l'attitude humble à avoir dans la vie. Ça éveille aussi à l'art : lorsqu'on attend les vagues, on observe la nature, on s'ouvre au monde et à sa beauté."

Entre deux compétitions, plutôt que de traîner ses tongs dans les boutiques de souvenirs, François Lesuisse, habitué à s'intéresser à la création artistique depuis son plus jeune âge grâce à sa maman qui l'emmenait toujours voir des expositions et écouter des concerts, part en quête d'ateliers d'artistes.

Rencontres

C'est le début d'une série de rencontres avec des peintres, des sculpteurs en Afrique du Sud, au Brésil, à Madagascar... partout où le mènent les championnats de surf. Ces artistes le prennent sous leur aile, lui transmettent leurs « secrets » et surtout lui insufflent la fièvre créatrice. "Ils m'ont fait passer par des chemins de traverse en me transmettant leur savoir." C'est par ce "tour du monde" de rencontres privilégiées qu'il va se forger une véritable vocation pour la sculpture. "C'est aussi dans un atelier à deux pas de chez soi que l'on peut faire une rencontre et un voyage formidables."

François Lesuisse commence par "titiller" au cutter des morceaux de bois flotté trouvés sur la plage pour "décompresser" entre les compétitions, puis, devant le succès rencontré par les petits totems facétieux qu'il s'amuse à créer et le plaisir qu'il prend à les façonner, il va peaufiner son travail. Inspiré par la beauté de la nature au fil de ses voyages, il apprend à observer, affine son geste, s'amuse à transmettre des émotions à ses personnages, à leur donner des expressions comiques. Le moindre détail prend une importance folle et ses gestes deviennent plus précis. Il s'attaque au grand format et sculpte de véritables troncs d'arbres avec la complicité de Douet Bois pour les transformer en totems. Comme ces cinq sculptures créées à l'occasion du Vendée Globe 2008-2009 qui représentent chacune un point stratégique de la course : le départ, le cap de Bonne Espérance, le cap Leeuwin, le cap Horn et l'arrivée. Fruit de neuf mois de travail, ces pièces de bois de six mètres de haut rendent hommage aux skippers qui vont affronter les océans pendant des semaines avant de regagner le port des Sables d'Olonne.

Aujourd'hui, la sculpture est devenue le véritable moyen d'expression de François Lesuisse. Et quand on lui demande comment il est passé de l'extrêmement grand au si délicatement petit, il répond, les yeux brillants : "Ça ne vous arrive pas de hurler ? Ça ne vous arrive pas de chuchoter à l'oreille de quelqu'un ? L'art est un mode d'expression. Sculpter, c'est mon langage.

 

Editions Kairos

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